Les spécificités d’une psychanalyse

La psychanalyse ne cherche pas à tout prix à éradiquer le symptôme, même si elle a pour effet de le faire disparaître. Elle se penche au contraire sur la singularité du patient ainsi que sur son symptôme qui en est la marque. Le symptôme a toujours plusieurs fonctions : entre autres, celle de dire la vérité inconsciente. En d’autres termes, c’est un moyen d’expression que l’inconscient trouve pour faire entendre quelque chose de refoulé qui cherche à se dire. Il n’y a qu’en écoutant cela qu’un effet de pacification peut se produire.

La psychanalyse pour devenir acteur de sa vie

La psychanalyse est ainsi une expérience de vérité pour l’analysant, dans le sens où il va chercher à comprendre comment les choses se sont inscrites psychiquement pour lui, comment elles ont déterminé sa vie, ses choix, sa façon de voir les choses et d’agir.

En faisant cette expérience de vérité, l’analysant va petit à petit pouvoir faire les liens entre ce qu’il a vécu, ce qui lui a posé problème et comment il a réagi inconsciemment. C’est cette connaissance et cette prise de conscience qui vont lui permettre de se dégager de ce dans quoi il était pris et d’adopter une nouvelle posture. Tout ceci produit alors un effet de pacification.

Le but de l’analyse est donc de replacer l’analysant dans son désir, de le sortir de sa compulsion de répétition inconsciente et mortifère qui dirige sa vie et qui provoque la répétition de situations de vie ou l’apparition de symptômes. Faire une psychanalyse, c’est d’une certaine façon acquérir une liberté en se déprenant du déterminisme de l’inconscient.

Tant que vous n’aurez pas rendu l’inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous appellerez ça le destin.

Carl Jung

Divan ou non ?

Le dispositif classique du divan favorise l’association libre dans la mesure où la position allongée permet à l’analysant de laisser libre cours à sa parole. Allongé, il ne trie ainsi pas ses propos et n’a plus à se soucier du regard de l’analyste. C’est le fait de dire tout ce qui lui passe par l’esprit au moment où ça se présente, même si cela paraît sans importance, sans aucun rapport ou gênant, qui permet à l’analyste d’entendre ce qui se dit de l’inconscient.

Le dispositif du divan, s’il est préconisé, n’est cependant pas obligatoire. Certains patients ne peuvent pas s’allonger parce que cela les angoisse trop, parce qu’ils ne sont pas à l’aise ou pas encore prêts. Cela s’étudie au cas par cas, ma pratique respectant toujours la singularité du patient.

Comment agit le psychanalyste ?

Dans la cure analytique, le psychanalyste a une posture particulière. S’il est vrai qu’il ne dirige pas l’entretien comme dans les autres thérapies en posant de nombreuses questions au patient, il est tout de même présent et intervient lorsque cela est nécessaire et que quelque chose l’interpelle.
Dans la cure analytique telle que je la pratique, en aucun cas l’analyste est une présence fantôme qui se tait durant toute la séance et laisse l’analysant seul face à lui-même.

La posture de l’analyste est avant tout une posture d’accueil, de disponibilité et de réceptivité, où il écoute sans jugement ce que l’analysant lui dit. Il lui laisse le maximum d’espace afin de recueillir sa parole et lui permettre de tisser ses propres liens. Il intervient en revanche pour lui pointer certaines choses pour lui permettre de prendre conscience petit à petit de ce qu’il a refoulé. C’est une écoute qui permet d’entendre ce que le patient n’ose pas toujours se dire, des choses que l’on se cache à soi-même pour ne pas souffrir par peur, par loyauté…

En raison de la neutralité dont il fait preuve, le psychanalyste ne prodigue pas de conseils. Il accompagne plutôt l’analysant à trouver ses solutions et les réponses aux questions qu’il se pose. Émettre un jugement ou donner un avis sur quelque chose aurait un effet de suggestion néfaste contraire à l’éthique de la psychanalyse, qui vise à soutenir l’autonomie de l’analysant afin qu’il puisse toujours être maître de ses propres choix.

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