La dépression chez l’enfant existe-t-elle ?

La dépression : comment la définir et la repérer ?

La dépression chez l’enfant ne se manifeste pas de la même manière que chez l’adulte, mais elle existe bel et bien. Dans le jargon médical, elle se caractérise par un épisode dépressif majeur au cours duquel on constate la présence de tristesse voire d’irritabilité chez l’enfant, et d’une anhédonie, c’est-à-dire une perte d’intérêt ou de plaisir. Concrètement, la dépression chez l’enfant se manifeste par différents symptômes, notamment :

  • Tristesse quasi permanente
  • Dévalorisation de soi (“je suis nul”, “je n’y arrive pas”)
  • Difficultés scolaires voire désinvestissement scolaire, ou à l’inverse surinvestissement scolaire
  • Irritabilité, agressivité, violence verbale…
  • Repli sur soi, indifférence, perte d’intérêt pour les activités que l’enfant aimait, ennui (“je m’en fous”, “je ne sais pas…”, “j’ai envie de rien”)
  • Fatigue excessive, ralentissement psychomoteur ou à l’inverse agitation des fonctions cognitives
  • Perturbation de l’attention voire de la mémoire
  • Troubles de l’appétit (perte ou augmentation)
  • Troubles du sommeil
  • Douleurs somatiques (maux de tête, maux de ventre)

Etant donné la multiplicité des manifestations de la dépression infantile, il ne faut surtout pas interpréter les symptômes de manière isolée. Ce qui met généralement la puce à l’oreille est un changement soudain et durable de son comportement (qui s’étend sur 15 jours minium), à tel point que les parents peuvent avoir l’impression de ne plus le reconnaître.

Comment aider l’enfant ?

Il est important de ne pas attendre lorsque l’on repère le changement de comportement de l’enfant. C’est le retard de diagnostic et l’absence de prise en charge de la souffrance qui augmentent le mal-être et les risques potentiels. De plus, plus le délai de prise en charge est long plus il augmente le risque de rechute par la suite.

Pour aider l’enfant, il est important d’entamer une psychothérapie. On évitera bien sûr tout ce qui est médicament. Au cours de la thérapie, l’enfant va pouvoir dans un premier temps déposer ce qui ne va pas. Il aura un lieu pour exprimer sa tristesse, où il pourra être entendu et accompagné. Petit à petit, il s’agira de comprendre ce qui a provoqué son mal-être, d’agir sur la réalité dans la mesure du possible pour améliorer la situation, et enfin de l’aider à se sentir mieux et à retrouver l’envie de faire des choses.

Dans ce genre de thérapie, l’implication des parents est extrêmement importante, car tout d’abord elle vient montrer à l’enfant que ses parents l’aiment et sont inquiets pour lui. Il comprend qu’il n’est pas seul. Mais les parents aident aussi le thérapeute à comprendre ce qui a pu se passer pour leur enfant, en lui donnant des éléments sur telle ou telle situation par exemple. Dans la façon dont je travaille, une réflexion est menée tout au long du suivi avec les parents, pour comprendre ce qui se passe mais aussi pour guider les parents, afin qu’ils accompagnent au mieux leur enfant. Lorsque des décisions ou des solutions peuvent être envisagées, nous en discutons ensemble.

Un suivi thérapeutique mené main dans la main avec l’enfant et les parents est la clé pour lui assurer un mieux-être et l’aider à s’en sortir.